17e Cérémonie de Remise des Prix pour la Santé Planétaire
Monaco
Événements
Communiqué de presse
C’est en présence du Prince Souverain que la Fondation Prince Albert II de Monaco a tenu, ce jeudi 7 novembre, sa 17e cérémonie annuelle de remise des Prix pour la Santé Planétaire à la salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo. Depuis 2008, les Prix de la Fondation honorent des personnalités et organisations qui s’engagent de manière remarquable pour la préservation de la Planète.
Dans son discours d’ouverture, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a tout d’abord rappelé l’importance d’être solidaires, réunis dans une même volonté de répondre aux défis environnementaux mondiaux. « Tel est l'esprit de cette Fondation. Depuis sa création, en 2006, elle s’est toujours construite sur l'impératif de l'action collective. À l'heure où le monde est si divisé, où il est si difficile de s’entendre autour de valeurs fondamentales, cet esprit est plus que jamais nécessaire » a poursuivi le Souverain, enjoignant à chacun de poursuivre les efforts face à des périls qui évoluent en adaptant constamment les solutions. « Nous devons donc continuer à innover et à identifier tant les dangers que les opportunités » a-t-Il souligné.
Une vision portée au quotidien par la Fondation Prince Albert II de Monaco qui a su compléter ses actions philanthropiques par de l’investissement d’impact afin de répondre toujours plus efficacement aux enjeux actuels, en apportant des solutions durables et pérennes.
Enfin, le Souverain a conclu en rappelant : « C'est notre responsabilité à tous : laisser à nos enfants une planète en meilleure santé, qui ne soit pas condamnée à la destruction ou à l'injustice ; être conscients des dangers, mais aussi de notre responsabilité ; être à la fois lucides et déterminés ».
Accueillant les lauréats sur scène, le Souverain a ensuite décerné les prix 2024 de sa Fondation. Ont ainsi été récompensés :
L’Instituto Juma, fondé en octobre 2020 par la leader indigène Juma Xipaia au Brésil, avec pour mission de protéger l'environnement, promouvoir les droits des peuples autochtones, et défendre leur intégrité culturelle et territoriale, particulièrement dans la région du Moyen Xingu en Amazonie. Dans la lignée de Juma Xipaia, figure de proue dans la lutte contre le barrage hydroélectrique Belo Monte, qui a causé des impacts sociaux et environnementaux majeurs en Amazonie, l’Institut poursuit son engagement en faveur du développement durable, de l'autonomie des peuples indigènes, et de l'égalité des genres. Il lutte également contre la corruption et l'exploitation des leaders autochtones par des intérêts extérieurs. Actif dans la conservation de l'environnement et l'autonomisation des femmes autochtones, l'institut symbolise une plateforme pour le leadership et l'activisme indigène.
Acceptant le prix, Juma Xipaia s’est dite honorée de recevoir cette distinction au nom de l’Institut, déclarant qu’ « il faut du courage pour changer le monde dont nous avons besoin et que les générations futures méritent. Je vous remercie pour notre génération, mais aussi pour les générations à venir qui méritent tout ce que leurs ancêtres leur ont légué. » Comme elle l’a ajouté au cours de la soirée, « il y a beaucoup de traités et d'accords sur le changement climatique et nous en avons suffisamment. Ce qui manque maintenant, c'est de transformer ces connaissances en actions. Il est important que nous réalisions que ce sont nos actions qui créent ces changements et que c'est par nos actions que nous pouvons inverser la tendance. Je viens d'un pays très lointain, mais il se trouve que nous sommes sur la même sphère, sur la même planète, dans le même bateau. »
La scientifique Prof. Lidia Morawska, physicienne de formation, est reconnue internationalement pour ses recherches sur la qualité de l'air, en particulier sur les particules en suspension et leur impact sur la santé. Professeure distinguée à l'Université de Technologie du Queensland, en Australie, elle y dirige le laboratoire international pour la qualité de l'air et la santé, en collaboration avec l'OMS. Elle est également directrice du Centre THRIVE, qui se concentre sur les systèmes de bâtiments permettant d’éviter la transmission d'infections aériennes. Ses travaux ont une importance mondiale, notamment dans la reconnaissance de la transmission aérienne des maladies, influençant les politiques de l'OMS et d'autres organismes de santé, ce qui a permis de sauver des millions de vies.
« J'ai consacré toute ma vie à l'étude de l'air et de l'impact de sa qualité sur la santé humaine et l'environnement. La complexité et la nature interdisciplinaire de ce domaine scientifique ne cessent de me fasciner et de m'inciter à l'explorer davantage. (...) Je rêve que mon travail soit un petit pas de plus pour garder cette planète habitable, avec une atmosphère propre et non polluée, un air sain dans nos espaces intérieurs pour nous permettre de prospérer » a déclaré le professeur Lidia Morawska.
Enfin, la société NatureMetrics, leader mondial dans la fourniture de données et d'informations sur la nature, fondée en 2014 par Dr Kat Bruce, scientifique spécialiste de la biodiversité. NatureMetrics améliore la capacité des entreprises, des gouvernements et des ONG à mesurer et à suivre l'état de la nature sur les actifs basés sur les sites. NatureMetrics déploie une technologie de pointe permettant de générer des informations sur la biodiversité à grande échelle en utilisant l'ADN environnemental, l'observation de la Terre, la science des données avancée et l'Intelligence Artificielle. Grâce à sa Nature Intelligence Platform, elle transforme la manière dont les entreprises rendent compte de leur impact sur la nature, en apportant à la fois une solution évolutive au suivi de la biodiversité ainsi qu’une solution aux nouveaux engagements en matière de reporting sur la nature.
Recevant le prix au nom de NatureMetrics, Pippa Howard, responsable du service Nature Strategy, a rappelé la fragilité des écosystèmes, soulignant : « Notre planète est en crise et la biodiversité connaît un déclin catastrophique. Cette situation nous impacte tous. Nos économies, nos moyens de subsistance, notre santé et notre capacité de résilience face au changement climatique. J'ai compris à quel point il est vital, pour la protection et la restauration de notre planète, que nous communiquions plus simplement sur l'état de la nature, afin de nous aider à prendre de meilleures décisions, de favoriser le flux d’actions, de compétences et de ressources financières pour atteindre l'objectif de protection et de restauration de nos écosystèmes. Nous devons tous nous mobiliser pour agir. »
La cérémonie a également été l’occasion de mettre les jeunes générations à l’honneur et de rappeler les engagements de la Fondation à les accompagner, que ce soit au travers du programme de bourses d’études porté aux côtés du GIEC depuis de nombreuses années ou au travers de l’initiative Re.Generation dédiée aux jeunes leaders de moins de 35 ans.
S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a procédé à la remise des diplômes des étudiants du GIEC, en présence du Dr Ladislaus Chang’a, Vice-président du GIEC, et de Mme Maria Elena Cuomo, Présidente de la Fondation Cuomo, partenaire du programme aux côtés de Moët Hennessy. Le soutien apporté à ces jeunes chercheurs issus de pays en voie de développement vise à leur permettre de poursuivre leurs études postdoctorales en matière de changement climatique et de sol vivant.
Un court métrage a été présenté au public retraçant l’expérience partagée par la première promotion des jeunes leaders Re.Generation au cours de leur année d’accompagnement. Prises de paroles lors de conférences et événements internationaux, formation en leadership et communication, masterclasses… autant de moments forts témoignant de leur capacité à porter des messages mobilisateurs et inspirants mais qui leur ont également permis de créer des liens forts au sein de la communauté, portés par des valeurs communes et un esprit d’entraide.
Enfin, une table ronde a réuni les lauréates pour une conversation inspirante autour de leurs façons de communiquer leurs messages, qu’il s’agisse de données scientifiques ou d’appels à la mobilisation. Le maître mot de « collaboration » a été souligné par les trois intervenantes, prônant l’interdisciplinarité des champs de recherche pour répondre aux problèmes complexes de nos écosystèmes ainsi que la prise en compte de nos différentes sources de connaissances, issues de la science moderne, de savoirs ancestraux ou de notre propre reconnexion à la nature.
La cérémonie de remise des prix a clôturé une journée importante pour la Fondation Prince Albert II de Monaco qui a réuni un peu plus tôt dans la journée son Conseil d’Administration ainsi que ses Présidents de Branches pour les traditionnelles réunions de ses instances de gouvernance.
(Photos ©Philippe Fitte/FPA2)