Biodiversité et climat exigent de plus grands engagements.
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Alors que la COP27 a fermé ses portes sur un bilan plus que mitigé il est essentiel que nous prenions nos responsabilités afin que la COP15 pour la biodiversité qui se tient actuellement à Montréal ne prenne pas la même trajectoire.
La COP27 a nourri chez beaucoup d’entre nous un sentiment de profonde déception face à l’absence de tout nouvel engagement concret en matière de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre – alors même que nous devrions placer cet objectif comme une priorité vitale. Nous sommes pourtant capables de faire preuve d’une plus grande ambition collective comme nous l’avons prouvé avec la création d’un fonds pour les pertes et dommages ainsi qu’au travers des promesses de soutien à l’adaptation des pays en développement. Il est essentiel que nous prenions nos responsabilités vis-à-vis des pays les plus vulnérables, particulièrement impactés par les effets du dérèglement climatique.
Il est toutefois important que notre responsabilité ne se limite pas au climat. La question des financements des pays développés envers les pays en développement doit s’étendre au champ de la biodiversité, un sujet majeur qui sera au cœur des discussions durant la COP15.
Alors qu’il ne devrait pas y avoir de hiérarchie, les questions climatiques prennent encore souvent le pas sur celles liées à la biodiversité. Or, la question du vivant est tout aussi grave, tout aussi urgente, que celle du climat. D’autant plus qu’elle y est étroitement liée.
L’effondrement de la biodiversité continue et des espèces disparaissent à un rythme effrayant. C’est pourquoi il nous faut saisir l’occasion de la COP15 pour fixer un cadre d’action ambitieux qui permette de freiner cette érosion. Nous savons comment y parvenir. En mettant en place les mesures d’atténuation, d’adaptation et de résilience nécessaires.
L’inclusion des communautés locales et des peuples autochtones qui par leur engagement sur le terrain et leurs connaissances des écosystèmes, nous permettent d’amplifier nos actions. Nous devons écouter la voix des peuples vivant au plus près de la nature avant de déployer des solutions à la fois à terre et en mer. C’est l’angle qu’a souhaité développer la Fondation Prince Albert II de Monaco au travers de son initiative dédiée aux forêts et aux communautés.
Parmi les axes à privilégier pour mieux préserver l’océan, les aires marines protégées sont l’une des mesures de conservation les plus efficaces, répondant à la fois aux enjeux climatiques ainsi qu’à la perte de biodiversité. La Fondation, sous l’impulsion de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, s’est engagée en faveur de leur développement, tant en Méditerranée qu’en Antarctique, ou encore dans les Galápagos. Ces aires marines protégées sont des exemples réussis d’approche intégrée et systémique dont les bénéfices répondent à des enjeux globaux. C’est pourquoi l’objectif de 30% de surfaces marines protégées à l’horizon 2030 est crucial. En contribuant à sauvegarder l’océan et à étendre la protection à la haute mer ou aux fonds marins, nous agissons pour la biodiversité et pour le climat.
Les crises géopolitiques et énergétiques que nous traversons ne doivent pas nous détourner de nos priorités. Gardons à l’esprit que la lutte contre le changement climatique et contre l’érosion de la biodiversité est une condition sine qua non de l’avenir de l’humanité sur Terre. Ensemble, nous pouvons accélérer et amplifier le développement d’innovations et de solutions durables sur le terrain. Nul doute, les prochaines années seront décisives.