L’incroyable vie sociale des gypaètes lâchés par la Fondation Prince Albert II
Monaco
L’observation récente de nos gypaètes a permis d’apporter des informations majeures sur la sociabilité des gypaètes barbus.
Elena et Spelugue sont les noms des deux gypaètes qui ont été lâchés cette année dans le parc Naturale Alpi Marritime dans les hauteurs de San Giacomo di Entracque. Ils ont été tous deux adoptés sans intervention humaine par un gypaète adulte « Paolo Peila » qui récupère la viande déposée dans les valons voisins par les agents du Parc Naturale Alpi Marritime pour l’emmener directement dans le nid. Cette « adoption » n’avait jusqu’à présent jamais été observée.
Elena, pour fêter le premier jour de l’été, s’est envolée à l’âge de 123 jours et a réalisé plusieurs vols d’une minute environ avec des atterrissages très contrôlés (ce qui n’avait pas toujours été le cas, on se souvient des premiers atterrissages en « roulé-boulé » de Rocca qui avait été lâché en 2007). Bien inspirée par Elena, Spelugue s’est également envolée dès le lendemain matin à l’âge de 116 jours. Ces données s’inscrivent dans la moyenne des statistiques de vol de Gypaètes.
La semaine précédente, Vaulabelle et Condamine ont été aperçus dans le même secteur en haute Ubaye (col de Larche) au nord du Parc du Mercantour. Les observateurs du parc du Mercantour avaient déjà notés que trois mois après leur lâchers ces deux gypaètes étaient inséparables. Le fait que plus d’un an après ils fréquentent les mêmes zones apporte des informations intéressantes sur la sociabilité de ces animaux
Pour mémoire, Vaulabelle et Condamine sont les deux gypaètes barbus femelles qui avaient été lâchées le 5 juin 2009 à Vignols dans le cœur du parc du Mercantour par S.A.S le Prince Albert II et Mme Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat à l’écologie.
L’observation en vol de ces jeunes gypaètes est rendu facile grâce à la décoloration de certaines plumes lors du lâcher (plumes décolorées bien visibles sur la photo de Condamine). La mue est en effet très longue chez les rapaces. Chez le gypaète, il faut entre deux et quatre ans pour que le renouvellement des plumes soit complet. Une fois que ces plumes décolorées tombent, seules des observations avec de puissantes longues vues de leur baguage ou bien des analyses ADN de leur plumes pourront alors permettre de les identifier comme a pu l’être Paolo Peila le gypaète protecteur et instructeur d’Elena et de Spelugue.