La mode durable mise à l’honneur lors de la Monaco Ocean Week avec Runa Ray
Monaco
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Communiqué de presse
Lors de la Monaco Ocean Week 2023, la collection « Strait of Couture » de la styliste engagée, Runa Ray, étaient exposées au Yacht Club de Monaco.
À propos de Runa Ray
Runa Ray est une créatrice de mode et une écologiste qui utilise l'art comme moyen d'action pour plaider en faveur d'un changement de politique. Elle a notamment œuvré en faveur des objectifs de développement durable et de l'action pour le climat au sein des Nations Unies. En tant qu'innovatrice, les créations de Runa Ray s'appuient sur le modèle "réduire, réutiliser et recycler". Tout en gardant la finalité à l'esprit, elle fait revivre d'anciennes techniques indigènes de confection qui réduisent notre impact sur la Terre, tout en s'appuyant sur des idées scientifiques en matière d'énergie renouvelable. Son expertise en matière de circularité de l'industrie de la mode et d'initiatives "zéro déchet" aide les créateurs, les PME et les PMI à lutter contre le changement climatique.
À propos de la collection ‘Strait of Couture"’
Strait of Couture est une collection de vêtements destinée à sensibiliser le public à la protection des océans dans le cadre de la Monaco Ocean Week. Il s'agit de combler le fossé entre la source de nos vêtements et le produit fini. La plupart du temps, nous ne comprenons pas la source à partir de laquelle nos vêtements sont créés, c'est pourquoi il est important de relier les points et les personnes qui se cachent derrière nos vêtements. Cette collection est basée sur l'art ancestral de la teinture à l'eau à l'aide d'algues.
« En tant que créatrice, je trouve qu'il est extrêmement important de faire le lien entre notre source d'alimentation et la mode, car les deux sont inextricablement liés, par exemple les algues de mer », explique-t-elle. « Les vêtements imprimés aux algues ont été fabriqués en collaboration avec des cultivatrices d'algues de Mandappam, une ville côtière du sud de l'Inde, en utilisant des carraghénanes produites localement pour imprimer le tissu grâce à l'art ancestral des encres flottantes. Les femmes plongent dans l'océan Indien pour obtenir le ‘Kadal Pasi’, c'est-à-dire des algues qui sont ramassées, séchées, puis transformées en agar agar* ou en carraghénane. Cette méthode locale de collecte d'algues à des fins industrielles constitue un revenu alternatif pour leurs familles et permet de compenser les pertes subies par les hommes qui pratiquent la pêche en mer. La plainte la plus fréquente des pêcheurs locaux est que les chalutiers de fond ont vidé l'océan de ses stocks de poissons. Et pour ne rien arranger, la prolifération algale observée ces dernières années tue les poissons et les algues ».
Alors que les communautés se battent pour leurs salaires quotidiens, l'industrie de la mode peut s'engager et contribuer à éduquer un public plus large, à sensibiliser les consommateurs et à freiner le changement climatique, une petite création à la fois.
À propos de la technique de teinture ancestrale
Les origines de l'art des encres flottantes remontent au 12e siècle. Le processus consiste à créer une solution d'eau associée à un agent épaississant tel que l'agar agar. Ensuite, des pigments naturels sont ajoutés à la surface de la solution, soit en les saupoudrant, soit en les appliquant à l'aide d'un pinceau. Les pigments sont ensuite manipulés à l'aide de divers outils, tels que des peignes ou des râteaux, afin de créer des motifs à la surface du liquide. Le tissu est ensuite placé avec précaution sur la surface pour que les pigments s'y transfèrent. Une fois le motif obtenu, on le décolle avec soin et on le laisse sécher.
Grâce à cette technique ancestrale indigène, 100 mètres de tissu ont été imprimés en utilisant seulement 75 litres d'eau, ce qui permet d'éviter le gaspillage et la pollution de l'eau.
*L'agar agar est couramment utilisé comme épaississant, stabilisateur et émulsifiant dans une variété de produits alimentaires. En utilisant de l'agar agar et des encres naturelles, on élimine les risques que l'on trouve généralement dans l'industrie de la teinture :
- Exposition chimique : de nombreux colorants utilisés dans l'industrie textile contiennent des produits chimiques qui peuvent être dangereux pour la santé humaine, tels que les métaux lourds, le formaldéhyde et les amines aromatiques. L'exposition à ces produits chimiques peut provoquer des irritations cutanées, des problèmes respiratoires et d'autres problèmes de santé.
- Pollution de l'eau : le processus de teinture peut rejeter de grandes quantités d'eaux usées contenant des produits chimiques toxiques, qui peuvent polluer les cours d'eau et nuire à la vie aquatique.
- Consommation d'énergie : le processus de teinture nécessite beaucoup d'énergie, notamment pour le chauffage de l'eau et l'agitation mécanique, ce qui peut contribuer aux émissions de gaz à effet de serre et à d'autres impacts environnementaux.
- Production de déchets : Le processus de teinture peut générer d'importantes quantités de déchets solides, tels que les restes de teinture et les matériaux d'emballage, qui peuvent contribuer à la mise en décharge.
- Sécurité des ouvriers : les ouvriers de l'industrie textile qui manipulent des teintures et des produits chimiques risquent d'être exposés à des substances dangereuses et peuvent ne pas disposer d'un équipement de protection ou d’une formation appropriée.
"L'industrie des algues est dominée par les femmes depuis des siècles, puisque ce sont elles qui sont responsables de la collecte des algues locales et de la création de l'agar agar. Si, en tant que créateurs, nous travaillons à une collaboration interindustrielle, nous créons de nouvelles économies vertes et générons des revenus supplémentaires pour les communautés. Ce n'est que par ce type de pollinisation interculturelle et industrielle que nous pourrons sauver la poule aux œufs d'or". - Runa Ray.