Populations d'hippocampes dans les eaux monégasques
Monaco
Point d’étape et perspectives d’avenir
La Fondation Prince Albert II de Monaco et l’Institut océanographique ont rendu ce mercredi 16 juin les premières conclusions d’une étude inédite menée sur les populations d’hippocampes dans les eaux monégasques.
En Méditerranée, les espèces d’hippocampes sont considérées par l’UICN comme « quasi-menacées », ce qui signifie que les populations naturelles décroissent et pourraient aller jusqu’à disparaître si aucune action corrective n’améliore la situation. Afin d’examiner plus précisément la situation des populations d’hippocampes dans les eaux territoriales de Monaco, la Fondation Prince Albert II de Monaco s’est associée à l’Institut océanographique et à son Centre Monégasque de Soins des Espèces Marines (CMSEM), ainsi qu’au bureau d’études BIOTOPE et au spécialiste des hippocampes d’Europe, Patrick Louisy.
L’étude a pour objectifs de :
- Renforcer les connaissances sur les hippocampes de Monaco et leurs habitats
- Déterminer les meilleures options pour la protection des hippocampes
- Engager les actions de conservation les plus pertinentes
A l’occasion du point presse qui s’est tenu ce matin, Olivier Wenden, Vice-président et administrateur délégué de la Fondation Prince Albert II de Monaco a déclaré « La Fondation Prince Albert II de Monaco est heureuse d’avoir réuni les acteurs locaux autour de ce projet de conservation d’une espèce emblématique de Méditerranée, encore très peu étudiée. Nous nous réjouissons qu’exigence scientifique et sciences participatives soient au cœur de cette étude de référence sur les hippocampes ».
Robert Calcagno, Directeur général de l’Institut océanographique de Monaco a complété : « Ce projet pour les hippocampes représente bien la vocation du Centre Monégasque de Soins des Espèces Marines que nous avons ouvert en 2019. Agir au profit de la vie marine dans les eaux monégasques, aux côtés du Gouvernement princier et dans le cadre de la stratégie nationale de la Principauté de Monaco en faveur de la biodiversité, et en association étroite avec les pratiquants passionnés du monde sous-marin, ici les plongeurs du CESMM. Nous sommes à l’articulation de la science, de la politique et de l’action de terrain, pour une Méditerranée vivante et belle ».
Dans le cadre de cette étude, un certain nombre de procédures ont dû être testées dans l’hypothèse où l’état de santé des populations d’hippocampes viendraient à se dégrader dans le futur.
Parmi les actions menées, des juvéniles ont été élevés au Centre Monégasque de Soins des Espèces Marines (CMSEM), suite à l’expulsion d’un mâle gravide ayant été prélevé en mer. Ce résultat positif a ainsi permis de confirmer qu’il était possible d’accompagner, dans les meilleures conditions, la naissance de jeunes hippocampes. Avant de procéder à leur remise en mer, le niveau de diversité génétique de ces 7 individus a dû être déterminé afin de garantir que cela ne viendrait pas perturber la diversité génétique de la population receveuse.
Toutes les étapes du protocole ayant été validées, les 7 juvéniles ont été réintroduits en mer ce mercredi 16 juin.
Quatre mâles, contenus dans un bocal en verre, ont été remis aux plongeurs par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco en fin de matinée sur le site des roches Saint-Nicolas. Après une plongée à 20 mètres de profondeur, les hippocampes ont été transférés au sein d’un filet qui avait été préalablement installé. Ils y passeront la nuit afin de s’acclimater à ce nouvel environnement, et seront relâchés dès demain matin !
Les 3 autres individus, des femelles, ont été remis en mer plus tard dans la journée, au niveau de la digue de Fontvieille. Ces mâles et femelles, issus d’une même portée, ont été réintroduits sur des zones séparées afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent entre eux.