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Recherche dans un monde aux facteurs de stress multiples : Dix scientifiques en début de carrière formés à la conception expérimentale à Monaco

Monaco

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Dix scientifiques en début de carrière venus du monde entier (Argentine, Chili, Chine, Cuba, Islande, Italie, Lettonie, Pérou, Portugal et Qatar) se sont réunis aux laboratoires de l'environnement marin de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Monaco du 24 octobre au 4 novembre pour suivre une formation de deux semaines sur l'acidification de l'océan dans un contexte de facteurs de stress multiples.

Le programme, constitué de conférences et d'exercices pratiques, était organisé par le Centre international de coordination sur l'acidification des océans (OA-ICC) de l'AIEA en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco. L'OA-ICC et la Fondation Prince Albert II de Monaco se sont associés à des scientifiques de l'Institut de la mer de Villefranche-sur-Mer (Imev) dans le cadre de l'initiative OACIS pour offrir cette opportunité de formation à un large éventail de pays.
 

Les étudiants ont eu l'occasion de se rendre aux laboratoires de l'Imev à Villefranche-sur-mer pour se former aux techniques d'échantillonnage en laboratoire et sur le terrain dans la baie de Villefranche, ainsi que pour suivre des cours sur le logiciel R, utilisé pour calculer la chimie des carbonates dans l'océan.

Les étudiants ont ensuite réalisé une expérience de laboratoire de 5 jours au sein de l'AIEA, impliquant trois facteurs de stress : l'acidification de l'océan, l'augmentation de la température et la pollution au lithium, et les impacts de ces facteurs de stress sur la croissance des oursins. Si les trois facteurs de stress ont eu un effet négatif sur les oursins, les résultats ont montré que la température était le facteur de stress le plus important et qu'elle interagissait de manière complexe avec la pollution au lithium. Les étudiants finalisent actuellement les analyses dans le but de publier les résultats dans une revue scientifique. Ils ont également eu l'occasion de présenter leurs recherches et d'obtenir des conseils personnalisés sur les questions et les défis spécifiques qu'ils ont rencontrés dans leur travail. Le professeur Jean-Pierre Gattuso, président de l'initiative OACIS, a clôturé l'événement par une conférence sur les mesures océaniques potentielles pour mitiger et s'adapter au changement climatique et à l'acidification de l'océan.

Le responsable du cours, Sam Dupont, de l'OA-ICC de l'AIEA et de l'université de Göteborg, a déclaré : " Auparavant, les formations OA-ICC étaient principalement axées sur un seul facteur de stress - l'acidification de l'océan - mais cette dernière n'est pas isolée des autres menaces environnementales telles que le réchauffement de l'océan, la pollution et la désoxygénation. Il n'est pas facile de comprendre l'effet combiné de plusieurs facteurs de stress et ce cours a été conçu pour doter les étudiants des compétences nécessaires pour concevoir une stratégie permettant de répondre à cette problématique. L'apprentissage par la pratique est toujours la meilleure approche et les étudiants ont pu expérimenter directement les forces et les limites des différentes approches grâce à l'expérience commune. Nous avons également encouragé les étudiants à réfléchir à leurs contextes locaux pour planifier les recherches les plus pertinentes sur l'acidification de l'océan dans leur pays ou leur région, et nous leur avons donné des outils pratiques pour planifier les expériences les plus pertinentes".

L'objectif est d'adapter une partie du programme de formation afin de proposer du contenu pédagogique accessible à un public plus large.

À propos de l'acidification de l'océan

Chaque jour, l'océan absorbe plus d'un quart du CO2 émis par les activités humaines, réduisant ainsi la quantité de ce gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Sans l'apport de l'océan, le réchauffement climatique serait encore plus intense. Cependant, l'absorption du CO2 entraîne des modifications de la chimie même de l'eau de mer, augmentant son acidité.

Ce phénomène, connu sous le nom d'acidification de l'océan, a des répercussions sur de nombreux organismes et écosystèmes marins, notamment sur les organismes dotés d'une coquille ou d'un squelette en carbonate de calcium, comme les coraux et les mollusques. Survenant en même temps que le réchauffement des océans et la perte d'oxygène, deux autres changements mondiaux majeurs, les effets de l'acidification pourraient être multiples et difficiles à prévoir.

À propos d'OACIS

Ocean Acidification and other ocean Changes - Impacts and Solutions (anciennement Association monégasque sur l'Acidification des Océans - AMAO) est une association monégasque créée en 2013 pour étudier l'impact du changement climatique sur l'océan, tel que l'acidification, ainsi que les solutions potentielles pour atténuer ses impacts. Elle est coordonnée par la Fondation Prince Albert II de Monaco.

OACIS réunit plusieurs acteurs travaillant sur la question : la Fondation Prince Albert II de Monaco, le Gouvernement monégasque, le Centre international de coordination sur l'acidification des océans de l'AIEA, le Centre scientifique de Monaco et l'Institut océanographique, ainsi que des représentants du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'UICN et de l'IDDRI.