Restor’Med Forests : Conservation des forêts endémiques de Méditerranée

Au Maroc, le Parc National de Talassemtane se présente comme l’entité la plus originale de la chaine du Rif. La flore du parc compte 11 espèces forestières majeures dont le sapin Abies marocana endémique et emblématique. À celle-ci s’ajoutent 35 autres espèces endémiques, 15 espèces très rares et 11 espèces rares.

De son côté, le Liban est un des pays les plus densément peuplé au Monde, il est le 2ème (derrière Malte) dans la zone méditerranéenne avec plus de 600 habitants/km2. Cette densité impose une pression énorme sur les ressources et les écosystèmes naturels, avec un impact négatif sur la biodiversité. Parmi les sites ciblés, la réserve naturelle de Bentael est un hotspot de biodiversité, déclarée Aire Importante pour les Oiseaux. La forêts village de Menjez est aussi une zone à forte diversité biologique et compte parmi ses espèces le chêne Mont Tabor (Quercus ithaburensis), endémique a? l’est de la Méditerranée, avec un cortège floristique de plantes endémiques rares et confinées aux basaltes.

Les effets du changement climatique sur les écosystèmes forestiers en zone Méditerranéenne sont très complexes, mais deux types d’impact méritent une attention particulière : les pullulations d’insectes parasites, notamment les phytophages, et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies forestiers.

L’objectif de RESTOR’MED FORESTS est d’atténuer les effets du changement climatiques sur les forêts et favoriser l’adoption de bonnes pratiques de gestion durable de ces espaces en réponse aux fragilités causées par le réchauffement en Méditerranée.

Pour y arriver, deux plans de gestion durable pour les forêts de Bentael et de Menjez (Liban) seront créés et approuvés par les autorités compétentes tandis qu’un projet de restauration écosystémique est conçu pour une partie du Parc National de Talassemtane (Maroc). Ces outils d’aménagement seront ensuite mis en œuvre avec des actions de restauration des écosystèmes forestiers identifiés, dont du reboisement d’espèces forestières locales. Le projet crée aussi des emplois saisonniers pour sa mise en œuvre (60 jeunes seront embauchés pour effectuer les travaux forestiers : aménagement et plantation, 16 hectares restaurés) et contribue ainsi au dynamisme économique des zones concernées.

En parallèle, les acteurs clé du territoire (110 personnes) suivent différentes formations sur la gestion durable et participative, la conservation des espèces endémiques, l’aménagement des terrains ainsi que la planification ; de même pour les jeunes et populations riveraines (300 personnes) avec des actions de sensibilisation sur l’effet du changement climatique et la gestion participative des forêts.